Date du jour :19/04/2024

Description de l’église

La structure de l’église de Sainte Marie s’inscrit dans le type de construction du XVI siècle, à l’époque de la Renaissance au moment où les architectes ranimèrent les idées et les pratiques de l’antiquité gréco-romaine : simplicité de l’agencement, répartition des masses suivant la technique de la proportion modulaire, souci de symétrie et d’harmonie.

Il s’agit d’une église au plan basilical, inspirée par la basilique romaine : un vaste espace rectangulaire, lieu de réunions, conçu par conséquent pour accueillir un grand nombre de fidèles .l’architecture cruciforme est incluse dans l’espace rectangulaire

On comprend aisément que les ordres Prêcheurs et plus particulièrement les jésuites aient été séduits par cette architecture. L’église de Sainte Marie est une réplique de l’église du Gésu à Rome qui est devenue le prototype des édifices religieux d’occident .

Sur le parvis de l'église

Sur le parvis de l’église

 La façade de l’église à appareil lisse se situe sur deux niveaux qui sont séparés par un entablement à l’antique qui est supporté par des pilastres d’angles. Au premier niveau, l’équilibre entre les pleins et les vides est évident ; chaque travée extrême enferme une ouverture  en plein cintre supportée par les deux pilastres latéraux ; Ces deux travées correspondent aux bas-côtés de l’intérieur. Sur la partie centrale de la façade, l’entablement n’est pas rectiligne et accuse un décrochement au dessus de chacune des quatre colonnes d’ordre doriques, ce qui n’est pas sans rappeler l’agencement d’un arc de triomphe. La travée centrale est entièrement occupée par l’ouverture principale en plein cintre ; les deux petites travées situées de part et d’autre enferment une petite    niche surmontée d’une coquille. Une alternance de travées, percées d’ouvertures et séparées par des pilastres se répète tout autour  de l’église, ainsi qu’une balustrade posée sur la corniche de l’entablement.

Le second niveau présente une symétrie aussi rigoureuse sur les deux travées extrêmes, percées d’un oculus .l’entablement est surmonté d’un fronton triangulaire. Les quatre colonnes du premier niveau se prolongent par quatre pilastres et les trois travées centrales sont pratiquement comblées par trois ouvertures en plein cintres.

 

La façade est fermée par des tours, comme le sont de nombreuses façades au XVIIème (église des Grecs et de Saint Agnès à Rome, cathédrale saint Paul de Londres) percées sur chacune de leurs faces d’une ouverture en plein cintre (aveugle sur les faces internes). Elles sont surmontées d’une balustrade coupée en son milieu par une horloge située au-dessus d’un petit fronton triangulaire marquant la travée centrale et rendant ainsi à cette dernière tout son importance dans la façade. Il faut noter qu’il est très rare de découvrir la présence d’une horloge sur un édifice religieux.

 

Faut-il y déceler une survivance  païenne ou tout simplement le rappel du temps qui s’écoule et nous rapproche inexorablement du face à face avec Dieu ?

L’intérieur a subi de nombreuses modifications suite a des problèmes liés aux cyclones.

Comme l’exige le plan basilical, le transept est peu profond, la nef est très importante et las bas cotés n’en sont séparés que par des colonnes ; tout cela pour assurer une excellente acoustique ; les colonnes doriques, à l’origine en bois, sont recouvertes de plâtre et sont coiffées d’une très longue poutre. (Longueur de la nef). Les ouvertures latérales, entourées de pierres grises, étaient occupées par des vitraux puis remplacées par des volets en bois .L’abside prolonge la nef. Les six pilastres posés sur les murs témoignent d’une voute d’abside, aujourd’hui disparue, de même que celles de la nef et des bas cotés. Comme ses voutes étaient en bois, elles avaient subi de graves dommages liés au temps et aux cyclones. La charpente apparente donne à l’ensemble un caractère à la fois sobre et simple. Les quatre cloches se trouvaient dans un campanile construit près de l’église. Le campanile n’est plus.les cloches se trouvent dans l’une des tours.

l’église vue de l’ilet

L’église «  Notre Dame de l’assomption », domine la ville comme une femme protectrice. Quand on la découvre au détour du virage sur la nationale, elle est dominatrice .Quand il faut s’y rendre en escaladant la rue Amédée Knight et toute sa série d’escaliers, on monte vers elle comme on monte vers Dieu.

Lerandy Luc

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Ancien professeur d’histoire et de géographie, il a participé régulièrement à la vie culturelle de sa ville. Animateur, membre d’associations, il est aussi un passionné d’histoire. il s'intéresse plus particulièrement à l'histoire de Sainte Marie et à celle des trains des Plantations à la Martinique.